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Chapitre 8 et 9 (deuxième partie)

Publication : par M. Lauga

VIII Récit de Paul Doutreleau, treize ans, frère de Yann

Dans le train, Victor s’est endormi illico. En face de moi y’avait une Noire. Elle arrêtait pas de me regarder, au début. Qu’est-ce qu’elle me voulait, celle-là  ?
Je la connaissais pas, moi ! Quand le contrôleur s’est approché, on a serré les fesses que si y’avait eu des olives entre, on aurait fait de l’huile avec.
Rémy a répété tout bas dans sa barbe la phrase qu’on avait prévue pour les billets :
— On vous les a déjà montrés... on a changé de place...
Mais on savait pas si Rémy les avait déjà montrés, justement. C’était un coup à pile ou face, ce truc !
Eh ben si, ça a marché. Fabien a même pas eu à dire sa phrase. C’est le contrôleur qui l’a dite en premier :
— Vous avez changé de place ?
On a mis un bon moment pour s’en remettre. Jusqu’à ce que Fabien arrive dans notre compartiment. Et il nous apportait deux sandwiches ! Ils étaient drôlement bons. Avec de la baguette bien croustillante, du jambon blanc premier choix, une bonne couche de beurre et même des cornichons coupés en deux sur la longueur. Ça c’est du sandwich ! Jamais de ma vie je m’étais autant régalé. En plus, je savais que c’était Yann qui les avait chourés et ça leur donnait un petit goût en plus à cause de ça. J’ai mangé le mien tellement vite que je me suis mordu la joue à l’intérieur. J’en ai gardé un tiers pour Victor quand y se réveillerait. Et Rémy a fait pareil.

IX Récit de Gérard Farmangeon, quarante-huit ans, commerçant

Le matin je bois mon café et c’est tout. Y a rien d’autre qui descend. Alors quand je dois passer la journée à Bordeaux comme l’autre jour, je m’emporte un casse-croûte et je le mange dans le train sur le coup de neuf heures. C’est mon petit plaisir, ça.
Je me les mitonne, mes sandwiches au jambon. Je les prépare le jour même pour que le pain soit bien frais et je plains ni le beurre ni les cornichons. Donc ce matin-là je fais comme ça, je les fourre dans un sac en plastique et je dis à Josiane :
— Tu les mets dans mon sac, s’il te plaît ?
Elle répond :
— D’accord, je les mets dans ton sac.
Juste avant de partir, je lui repose la question, par sécurité, quoi :
— Tu les as mis dans mon sac ?
— Qu’est-ce que j’ai mis dans ton sac ?
— Les sandwiches au jambon ! Tu les as mis dans mon sac ?
Elle s’est presque énervée :
— Oui ! Je les ai mis dans ton sac ! File, tu vas rater le train.

Eh bien, vous voulez que je vous dise ? Ils y étaient pas, dans mon sac...

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